Nos rues sont devenues le lieu d’expression de tous les mécontentements et donc, d’une société qui va mal.

Les Gilets jaunes et différentes branches professionnelles sont inquiets pour leur avenir, mais aussi pour leur présent : pouvoir vivre de son travail, respect de la dignité du travailleur, halte aux délocalisations « sauvages », stop au hold-up bancaire, mort à l’indifférence du monde politique ...

Dans le même temps des jeunes, des associations, des citoyens veulent attirer l’attention des décideurs politiques sur l’avenir de la planète et sur l’urgence d’une action pour la sauver.

Il arrive même que les manifestants d’une cause sont aussi ceux de l’autre cause.

Mais, que se passe-t-il donc ?

 

Depuis près de 20 samedis, les gilets jaunes, en France, envahissent les rues, parfois dans un climat insurrectionnel, pour y crier leur colère.

Ils mènent ainsi des actions dans plus de 23 pays !

Colère de ne pouvoir « vivre » de leur travail.

Colère de ne pouvoir disposer d’un pouvoir d’achat qui leur permette de « vivre », de retraites décentes après une vie de travail, de soins adaptés quand la santé n’est plus au rendez-vous ...

Colère de ne pas être respecté dans leur dignité de travailleurs : ils ne seraient plus que des pions que les employeurs engagent ou dégagent comme ils le veulent.

Les licenciements abusifs sont devenus les dégâts collatéraux des stratégies financières du monde du capital ...

Colère de n’être pas entendu par un pouvoir autiste et méprisant qui n’hésite pas à « tirer » sur son peuple et à l’insulter en le rabaissant.

Colère contre une rage taxatoire, jugée injuste, les citoyens n’étant pas égaux face à cette loi – contrairement aux affirmations de la Constitution.

Colère face au déficit démocratique qui proclame que le « peuple est souverain », mais qui en même temps n’hésite pas à ignorer l’électeur jusqu’aux prochaines élections.

Nous en vivons un bel exemple, chez nous, à l’occasion de la campagne électorale !

Nos politiciens ont le souci de se « placer » sur des listes ... beaucoup moins d’expliquer lerus choix et leurs programmes !

 

Cette colère est le signe d’un mal-être d’hommes et de femmes qui n’en peuvent plus de se courber sous l’échine du Capital.

Ils sont devenus des travailleurs pauvres pour qui aucun respect n’existe, pendant que les actionnaires et les riches accaparent (je dirais même mettent main basse sur) des richesses qui ne leur appartiennent pas.

Cette colère est le signe de l’essoufflement d’un libéralisme pur et dur qui a tout misé sur la rentabilité et sur la compétitivité et rien sur l’humain.

Tout est sacrifié à l’argent, surtout les plus faibles de notre société, toutes celles et tous ceux qui ne peuvent plus suivre, toutes celles et tous ceux pour qui la vie se déroule loin de toute idée de paradis.  L’inégalité est devenue une manière de gouverner !

Mais, cette colère ne serait-elle que les prémices d’un plus grand drame qui nous attendrait prochainement, à l’occasion d’une nouvelle crise financière.

Beaucoup de spécialistes et d’économistes nous préviennent : « Ça va péter ! ».

La raison, cette fois, serait le surendettement des Etats, une valeur créée de toute pièce par la finance pour « diriger » les Etats.

Le fonctionnement de l’Europe est une sinistre illustration des raisons de crise qui s’annonce !

Des hommes et des femmes se battent pour leurs fins de mois qui arrivent le 2 ou le 15 du mois. Ça ne peut plus durer – et gare aux gouvernants, et par eux,  gare au monde financier, qui refusent d’entendre.

 

L’autre cri qui résonne dans nos rues, c’est celui de jeunes et d’autres qui réclament des mesures urgentes pour sauver l’environnement.

Ils défilent de jeudi en jeudi. Ils sont jeunes ... ils se révoltent face à la planète que les anciennes générations leur laissent.

Ils organisent des « marches du siècle », clamant haut et fort l’arrêt du massacre d’une planète qui devait tout avoir pour apporter le bonheur.
Mais le souci de l’environnement est aussi la préoccupation de lobbies puissants qui influencent et conditionnent nos manières de vivre, nos manières de consommer, nos manières d’être.

Il est aussi la raison d’être de partis politiques pour qui l’enjeu de la survie de la planète doit passer par des priorités politiques et économiques ... peu importe le prix à payer.

On nous parle alors de « développement durable », de panneaux voltaïques, d’éoliennes souvent disgracieuses, d’énergie solaire ...

On nous assène au jour les jour des appels à trier les déchets, ce qui devient une spécialité des écoles, plus que le Français ou les maths.

On rêve d’un monde sans carbone ...

On exècre le nucléaire.

On prône des véhicules essence au lieu de diesel ... peu importe le niveau de pollution de ces « symboles » de notre liberté.

On nous propose de voyager via des transports en commun à améliorer ou encore dans des voitures électriques hors prix ou des vélos et des trottinettes ...

Mais en même temps, on propose aux entreprises polluantes de racheter des quotas de pollution, avec tous les droits que cela comporte.

On laisse des zones entières des continents échapper à la moindre norme environnementale.

On nous propose de vivre d’une agriculture, d’une pêche intensive, de voyager en nous inoculant des maladies dont nous nous passerions bien, liant ainsi des impératifs économiques à la santé de l’être humain.

On s’approvisionne en gaz de schiste, pendant qu’on prône les avancées d’une COP 21.

On limite la vitesse à des voitures conçues pour rouler de plus en plus vite.

A quand une logique dans la tête de ceux qui nous dirigent ?

 

Aux jeunes qui défilent et qui semblent faire l’admiration de tous, je voudrais offrir quelques conseils :

Ne manifestez pas en brandissant vos portables, faits de métaux précieux qui exploitent des êtres humains à l’autre bout du monde.

Exigez des moyens de communication propres et durables :  quand est-ce la dernière fois que vous avez changé de portable ?

N’utilisez plus les réseaux sociaux. Ils vous sont fournis par des systèmes informatiques, grands pollueurs et consommateurs d’énergie. Vous ne pouvez vous passer de ton ordinateur, pourtant la planète te remercierait !

Ne vous faites plus conduire en voiture à l’école ou à vos différents rendez-vous : vous polluez !

Evitez de voyager en avion. Le Kérozène pollue à grande échelle.

Surveillez ton alimentation et vérifiez la provenance des produits. Il y a tant de produits que vous aimez et qui nous viennent de très loin ... ces voyages aussi sont une source de pollution.

Vous aimez changer de vêtements, jeans et autres, vérifiez s’ils coïncident bien aux normes d’une consommation responsable et durable ... et je pourrais continuer !

De plus, n’oubliez pas que les jeunes du Tiers-Monde aimeraient comme vous pouvoir défiler et manifester leur désaccord ... Malheureusement, ils ne le peuvent. Ils doivent travailler pour un salaire de misère et pour survivre.

Ne jugez pas celles et ceux qui ne peuvent se rallier aux normes bios, simplement parce qu’ils n’en ont pas les moyens.

 

Fin du mois, fin du monde ... Même combat !

C’est bien d’exiger d’une société qu’elle respecte la planète qu’elle a l’habitude de détruire.

C’est bien aussi d’aider à construire un monde qui respecte l’homme.

Un homme, sans planète viable, est certes condamné à disparaître.

Une planète sans homme pour l’habiter en toute harmonie n’est pas possible, non plus.

L’avenir des deux est lié !

Il est une manière de présenter l’écologie aujourd’hui qui est insupportable, parce qu’elle ne tient pas comptes des moyens et des conditions de vie de la population.

On la sent aux mains de lobbies, fonctionnant sur le mode de la dictature ! C’est insupportable !

Elle ne tient pas compte du fait que l’homme d’aujourd’hui a à peine les moyens pour survivre, à cause d’un libéralisme effréné.

Elle ne tient pas compte que dans certaines familles et dans certaines parties du monde, manger ou s’habiller est un luxe ... Voyager n’en parlons pas !

Elle culpabilise de simples citoyens, alors que c’est l’industrie pour qui les gouvernants imposent les normes acceptables pour leur besoin de productivité et de rentabilité.

La sauvegarde de la nature ne peut faire l’économie de la sauvegarde de l’homme !

La sauvegarde de l’homme ne sera possible que dans une nature respectée !

 

Amis gilets jaunes, amis écologistes, donnez-vous la main, écoutez-vous et construisez ensemble un monde meilleur. Il y a urgence !

 

G. De Smet (29/03/2017)

 

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